Comme toute fonction politique, la présidence de l’Union s’exerce sur fond d’incertitude. Les plus beaux ordonnancements sont à la merci d’une tension internationale, des résultats d’un référendum, d’une crise – alimentaire, financière, écologique… – ou d’un attentat. À cela s’ajoute qu’il n’est plus possible, dans une Union de vingt-sept membres où le Parlement européen dispose de larges pouvoirs, de programmer l’action de la présidence comme on pouvait le faire dans une Communauté peu nombreuse avec un Parlement consultatif. Une présidence de six mois - dont quatre mois et demi utiles – a beau se fixer pour but de mener à bien l’examen de tel ou tel texte, il suffit d’une décision du Parlement européen pour reporter la conclusion des travaux – et le bénéfice politique éventuel – à la présidence suivante.
On taxe souvent la France d’une certaine arrogance. Pourtant, la présidence française a été intensivement préparée. Les visites du secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, du ministre des Affaires étrangères, du Premier ministre et du Président de la République ont couvert au total l’ensemble de l’Union, faisant connaître la conception que la France se faisait de sa tâche, mais permettant aussi de prendre en compte l’état d’esprit de nos partenaires et leurs réactions aux priorités envisagées.
Cette démarche interactive est importante, car une présidence est jugée autant sur son fonctionnement que sur ses résultats. La présidence de l’Union ne peut être un exercice spectaculaire, car elle est avant tout un maillon d’une chaîne : elle hérite des dossiers que la précédente présidence a su faire avancer, et les initiatives qu’elle lance ne peuvent se concrétiser que sous les présidences suivantes. Il est heureux, à cet égard, qu’aient été mises en place des présidences coordonnées sur dix-huit mois – la France étant invitée à se coordonner avec la République tchèque et la Suède – pour favoriser une meilleure continuité. Bien sûr, sur tel ou tel thème, une présidence peut imprimer sa marque, à supposer que les circonstances ne soient pas trop défavorables. Mais son rôle essentiel n’est pas là : il est d’être à la fois un médiateur entre les États membres et un catalyseur du processus de décision, au service de l’intérêt général de l’Europe. La France s’est préparée à ce rôle.
À un moment où l’on discute, à l’échelon national, d’une revalorisation du rôle du Parlement, il n’est pas sans intérêt de remarquer que la présidence de l’Union n’est plus, désormais, l’apanage de l’Exécutif, mais qu’elle comporte un important volet parlementaire. De nombreuses réunions rassemblent, sur des thèmes précis, des représentants de chaque Parlement et du Parlement européen, permettant un dialogue entre la présidence et des parlementaires de tous les États membres.
Dans l’Europe d’aujourd’hui, une présidence se doit ainsi d’être à la fois modeste, ouverte et démocratique : une présidence à l’écoute de tous.
Hubert Haenel
Président de la Délégation pour l’Union européenne au Sénat, sénateur du Haut-Rhin
28 juin 2008 à 16 h 52 min
Monsieur le Premier Ministre,
J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour le Sénateur Hubert Haenel. Il apparaît comme un Européen très convaincu et dévoué. Depuis quelques temps déjà, je l’ai d’ailleurs plusieurs fois cité, je me rends régulièrement sur son blog où il nous apprend beaucoup de choses relatives à l’Europe.
Dans ce billet, il nous décrit le travail affectant la Présidence durant six mois de l’Union Européenne, je le cite : « Une présidence de six mois – dont quatre mois et demi utiles – a beau se fixer pour but de mener à bien l’examen de tel ou tel texte, il suffit d’une décision du Parlement européen pour reporter la conclusion des travaux – et le bénéfice politique éventuel – à la présidence suivante. » et « La présidence de l’Union ne peut être un exercice spectaculaire, car elle est avant tout un maillon d’une chaîne : elle hérite des dossiers que la précédente présidence a su faire avancer, et les initiatives qu’elle lance ne peuvent se concrétiser que sous les présidences suivantes. »
Il me semble que dans le jargon populaire on appelle cela du « travail d’….. » : Je commence et tu finis.
Je me fais la réflexion suivante : Ne serait-il pas préférable qu’un pays qui ouvre un dossier, qui réfléchit sur un texte puisse en assurer la continuité jusqu’à son dénouement et récolter ainsi le fruit de son travail ? Cette façon d’agir aurait au moins l’avantage de réduire une perte de temps due aux différentes passations de suite et éviterait que l’idée première de ce dossier subisse quelques retouches et prenne éventuellement une autre direction que celle initialement prévue.
Il me semble que tel était votre point de vue quand vous étiez à Matignon où vous disiez que bien souvent à sa parution une idée première n’obtenait pas le résultat escompté.
Très cordialement
Jacques d’Hornes
10 juillet 2008 à 6 h 08 min
la droite vient de se tirer 2 balles dans les 2 pieds !! en votant cette loi contre son propre électorat : les cadres !! moi qui travaille comme une brute, qui a un trajet de 2 heures et demi par jour, les RTT sont ma bouée de sauvetage !! moi qui ai toujours voté à droite, je voterai à gauche, et ce, même si je dois voter mme royal !!! vous êtes vraiment redevenu, avec le vote de cette loi, la droite la plus bête du monde