J’ai accordé hier un entretien à l’hebdomadaire L’Express dont vous trouverez le contenu ci-dessous.
jpr
Une joie profonde. Une victoire au Sénat est toujours positive et Gérard Longuet est l’homme qu’il fallait pour que la voix de la majorité sénatoriale puisse s’exprimer avec force et talent, liberté et loyauté. Il représente tout à fait ce que je défends au Sénat depuis de nombreuses années. Gérard Longuet s’est imposé avec ses soutiens et ses talents dans une compétition qu’il a emportée brillamment, puisque son adversaire, Eric Doligé, s’est retiré avant le premier tour.
D’abord, j’ai été entendu sur la Commission nationale des projets, qui était l’une de mes propositions, etje me réjouis qu’elle soit coprésidée par Alain Juppé et Michel Rocard. C’est un élément très important. Mais je reste très vigilant dans la mesure où un emprunt en soi n’est pas une valeur. S’il sert à rembourser la dette, cela s’appelle de la cavalerie et nous n’en voulons pas.
Ce que nous souhaitons, c’est un emprunt qui crée les richesses d’avenir, qui finance des grands projets d’intérêt national. Le gouvernement doit donc lancer un appel à projets auprès des collectivités locales, des entreprises, des universités et de toutes les forces vives de la nation.
J’aurais préféré que la commission soit chargée de la labellisation de ces grands projets plutôt que d’un énième rapport sur l’investissement durable. Nous avons déjà dans les tiroirs de l’Etat de très nombreuses expertises qui nous permettent de savoir quelles sont les lignes d’avenir.
- Pour vous, on est donc plus proche de l’esprit du Commissariat au Plan…
Il faut aller au delà. Je souhaite vraiment que l’on réfléchisse à la gouvernance de grands projets en France. Après l’étape de labellisation par la commission, l’Etat doit créer un fonds spécifique, un compte public dédié où l’argent vient de l’emprunt pour financer les grands projets. Avec un contrôle financier par la Cour des comptes et un contrôle économique par le Parlement. La gouvernance du fonds pourrait elle aussi associer un certain nombre de spécialistes pour veiller au bon déroulement des projets.
- Pourquoi ne figurez-vous pas parmi les deux coprésidents de cette commission ?
Je suis parlementaire et les deux personnes nommées ne le sont pas. Je suis dans une position active. Le Parlement va aussi être saisi de ces questions, il était donc judicieux de choisir deux personnalités extérieures. Je n’ai pas lancé cette idée de commission à mon intention, y compris devant le président de la République. Il y a longtemps que j’ai abandonné l’idée de faire de la politique pour moi.
- Sur la réforme des retraites, vous avez critiqué la méthode Fillon. Selon vous, mettre en avant le report de l’âge légal de départ en retraite n’est pas la meilleure façon d’engager le débat.
Je le pense toujours. Il serait utile de préparer le rendez-vous de 2010 avec les signataires de la réforme de 2003, notamment la CFDT. Les partenaires d’alors doivent d’abord essayer de valider les choix pour 2010. Le choix, à l’époque, de privilégier la durée de cotisation à l’âge de la retraite reste le meilleur. De ce point de vue, je suis d’accord avec François Chérèque.
- Comment expliquez-vous la tactique de François Fillon dans ce dossier ?
J’imagine que, dans le contexte politique actuel, l’exécutif a voulu montrer qu’il avait une audace réformatrice sur les retraites, comme il l’a sur d’autres sujets.
- Sur les retraites, un effort accru des employeurs reste une question taboue ?
Je ne le crois pas. Il est clair que les employeurs ont à leur disposition, s’agissant des retraites par répartition ou par capitalisation, des systèmes et des produits qui leur permettent d’améliorer la retraite de leurs salariés. Il existe une créativité sociale ouverte aux entreprises pour qu’elles fassent de leur participation à la retraite de leurs salariés un élément de leur management.
- Le député UMP Gilles Carrez, rapporteur général de la Commission des Finances, vient de rendre un rapport sur le bouclier fiscal. Il pointe un coût plus élevé que prévu pour les finances publiques…
Je ne suis pas pour la remise en cause du bouclier fiscal. C’est une mesure qui a une forte portée symbolique: une personne ne peut pas donner plus de 50% de son travail à l’Etat. Cette limite est pertinente. Quelles que soient les difficultés que nous avons à affronter, il ne faut pas franchir cette ligne. C’est un engagement du président de la République, nous l’avons voté, il faut le respecter.
Il faut naturellement respecter les grandes lignes du programme de 2007, mais le contexte budgétaire est complètement nouveau. L’Etat doit réaliser des économies très importantes pour financer les projets d’avenir et réduire nos déficits. Dans ce contexte, on peut revoir un certain nombre d’engagements. Mais celui sur la quantité nationale de travail que l’on doit augmenter doit être tenu. Je suis opposé au travail dominical s’il est généralisé, mais le travail le dimanche en zone touristique est un moyen de promouvoir l’attractivité de la France. Le nouveau texte n’est pas un projet de loi sur le travail le dimanche mais sur les dérogations au repos dominical. Celles-ci me paraissent assez restrictives pour être acceptables.
- Le texte sera-t-il validé au Sénat ?
Il existe quelques réticences, plusieurs sénateurs et sénatrices sont réservés sur le sujet. Le texte actuel est équilibré et si le débat continue de porter sur l’aménagement de dérogations au repos dominical, le texte peut avoir une majorité. En revanche, si le débat tourne autour du travail le dimanche et de sa libéralisation, le projet de loi rencontrera une certaine hostilité. Le pilotage gouvernemental au Parlement va être très important et il faudra toute l’habileté de l’exécutif pour que l’on reste dans le cadre fixé.
- Quelle sont vos relations avec Nicolas Sarkozy ?
Je suis un ami non aligné. Je suis bien dans l’UMP, je sais, quand les choses sont graves, être solidaire, mais je ne suis pas décidé à tout accepter, à tout avaler. Je suis loyal et libre et notre relation est équilibrée. Je souhaite que l’UMP soit le meilleur relais possible de la politique gouvernementale, mais aussi qu’elle se fasse entendre de l’exécutif quand elle a des convictions et des propositions. Il faut veiller à ce que l’UMP ne soit pas seulement un parti de supporters. L’expérience politique m’a appris que même si l’on n’est pas entendu aujourd’hui, on peut l’être demain. Il n’y a pas de combat politique sans durée et sans constance.
Non. Beaucoup de choses nous ont rapprochés dans notre histoire. Nous avons été ensemble au gouvernement pendant de longues années et nous avons toujours eu beaucoup de correction l’un pour l’autre, il n’y a pas de déloyauté entre nous.
9 juillet 2009 à 6 h 07 min
Bonjour à tous,
Monsieur le Premier Ministre,
Entretien intéressant qui relate quelques sujets d’actualité sur lesquels je me suis déjà largement exprimé dans différents billets et qui fait déjà l’objet de nombreux commentaires de toutes tendances sur le site de l’Express.
Sur les nouveaux sujets :
- L’élection de Gérard Longuet, félicitations à lui pour le maintien de l’unité au sein de votre groupe au Sénat.
- La nomination de deux anciens Premiers Ministres à la Commission Nationale des projets, je pense que c’est une bonne chose, ils ne peuvent qu’apporter toute leur expérience sur des sujets qui nécessiteront d’amples réflexions, notamment sur cet emprunt national.
Je m’aperçois que vous en arrivez à mes conclusions émises dans différents billets et ma « diversité choisie », notamment au soir du Conseil National de l’UMP (voir mon billet du 27 janvier 2009 à 12H11 dans « une semaine passionnante ») quant au rôle du Parti au sein de la Majorité à savoir qu’il est très difficile de faire émerger de nouvelles idées quand lors de débats une même personne vient s’asseoir des deux côtés de la table des discussions (quand elle vient…).
Bonne journée
Jacques
9 juillet 2009 à 8 h 14 min
Bjr Jean-Pierre Raffarin…!
Oû est-il le centre…?
1) une droite gauche.
2) une gauche adroite.
3) une droite maladroite.
4) une gauche gauche.
5) une droite adroite.
6) Oû le centre est nulle part et partout tout à la fois.
PS Une chose est certaine,c’est que nous avons besoin de nos deux mains enchanteresses pour avoir des len/demains enchanteurs comme l’aurait écrit la fée du logis…!
Excellente journée @Tous,Reynaldo.