Je suis dans les Landes au Campus d’été des jeunes de l’Ump. Cela me rappelle naturellement mes débuts politiques a l’université d’été des jeunes giscardiens, concept que nous avions inventé avec Dominique Bussereau en 1975.
Je trouve que les jeunes qui entrent en politique maintenant ont de la chance, d’abord parce que la crise mondiale a suscité un retour de l’intérêt général donc de la politique, mais aussi parce que nous vivons actuellement une mutation de notre système institutionnel. A mi-chemin entre la Vème et la VIème République, notre régime politique mute vers la République du leadership. Les périodes de mutation sont propices a l’imagination.
Nicolas Sarkozy assume le leadership qu’il pratique : incarnation de la politique, transfert de Matignon a l’Elysée des principaux arbitrages, centralisation de la communication, mobilité des initiatives, pilotage du parti majoritaire…
Le Président, fort de sa légitimité populaire, préside et gouverne à la fois. Le Premier ministre est toujours placé face a son devoir de loyauté, même si aujourd’hui la localisation des arbitrages ampute son champ de vision. Pour Nicolas Sarkozy le leadership est aussi un message sociétal : le « soyez leaders de votre vie » exprimé sur le nouveau site internet par le concept « les créateurs de possibles » s’oppose à la « société des excuses » de facture plus socialiste.
Dans ce contexte j’ai souhaité proposer aux jeunes du mouvement populaire « les 3 enjeux de la République du leadership » :
- L’exigence du rassemblement.
Oui a l’affirmation de l’union de la majorité face aux divisions de la gauche. La crise de leadership du PS est la source de ses divisions.
Oui a l’élargissement de la majorité qui peut réunir à la fois Philippe, Eric, Christine et les autres.
Oui à la stratégie de la large « pole position » à l’issue du 1er tour et donc à une réflexion sur le scrutin à un tour.
Le leadership s’alimente de son bilan. La réforme permanente est son cap, les demi-réformes sa fragilité. Le service après vote est essentiel pour l’application des décisions. L’immobilisme est la faute.
- La nécessite de l’éthique.
3 valeurs pour un engagement politique noble dans un contexte de leadership :
- le respect. Chassons la brutalité de la politique. Respectons les contre pouvoirs (Parlement, décentralisation, forces sociales…), protégeons les corps intermédiaires. Le respect est le préalable de l’ouverture.
- la confiance. La France n’aime pas assez le futur. Les jeunes sont par nature des mutants de l’avenir. N’ayez peur ni de la science ni du progrès. Chaque génération invente les solutions que la précédente n’a pas trouvées. La force des universités américaines est de donner aux jeunes confiance en eux-mêmes.
- la pensée. Le leadership ne peut se réduire au pragmatisme. La politique est avant tout affaire d’idéal.N’oublions pas l’ambition que le Président nous a proposé, celle d’une politique de civilisation. La nouvelle génération ainsi devra refonder notre héritage de pensée en jardinant l’humanisme français. Le leader doit veiller à ce que son projet soit perçu au-delà de sa personne.
En conclusion chacun peut trouver sa place dans cette République si cette conviction de Paul Valery est largement partagée : « le chef a besoin des autres ».
jpr
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