Archive de janvier 2012
On entend souvent la critique selon laquelle les responsables politiques ne sont pas courageux. C’est parfois vrai, c’est souvent injuste.
Je trouve aujourd’hui Nicolas Sarkozy plutôt courageux. Il dit la vérité sur l’état du Monde. C’est le courage du diagnostic. C’est aussi le courage de l’action et celui du temps. Ne pas attendre la campagne, l’élection présidentielle, les élections législatives, les vacances d’été…
L’initiative en période électorale est, évidemment, un risque, mais la victoire récompense rarement le manque de courage !
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Profonde est mon émotion de recevoir le titre de Docteur Honoris Causa de l’Université de Béer Sheva, la grande Université des déserts. Ma relation avec l’Université du Negev est affective. Là-bas, on ressemble des jeunes du monde entier, les identités, les religions, les cultures sont mêlées, les énergies sont tendues vers la mission de l’établissement, « faire fleurir le désert ». 20.000 étudiants y sont rassemblés autour de 1800 enseignants et chercheurs.
La noble mission de la BGU, confiée par le Fondateur de l’Etat d’Israël, s’adresse en réalité à toute notre Humanité, puisque les zones arides couvrent près de 50% de notre Planète. L’agriculture en milieu aride, les recherches sur l’eau, l’énergie solaire, le management environnemental… Tous ces sujets sont au coeur des défis de ce XXIème siècle. Dans le Monde entier, de généreux donateurs s’engagent fortement pour assurer la qualité scientifique et humaine de cette belle institution. En France, l’association des Amis de la BGU est admirablement active autour de son Président, Gérard Worms. Trois de mes prédécesseurs dans cette distinction m’ont fait le grand honneur de leur présence, Hubert Leven, Bernard Kouchner et Claude Cohen-Tannoudji. Jean-François Copé et son épouse étaient aux côtés d’Anne-Marie. La Présidente, Rivka Carmi, personnalité scientifique au grand charisme, déploie une mobilisation exemplaire pour assurer la réputation de son Université. On mesure ainsi combien l’autonomie des Universités est une bonne orientation quand le management universitaire en assume la responsabilité. Paix et Développement, le message de la BGU est fort dans cette Région du Monde où la Violence semble éternellement menaçante. L’Ambassadeur d’Israel, rappelant les résultats de la croissance dans son Pays (+4% par an ces 5 dernières années), nous a convaincu du potentiel de la coopération universitaire et scientifique entre nos deux Pays, pour fertiliser réciproquement nos échanges.
Face a la guerre, l’intelligence reste le choix de l’avenir.
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Bonsoir Michel Field, bonsoir à vous, chacune, chacun,
Je souhaite vous parler aujourd’hui de la relation entre la France et l’Allemagne. Le sommet de crise, tenu ce jour à l’Élysée est particulièrement significatif sur ce sujet.
• Sur le fond, ce sommet affiche avec succès la position franco-allemande dans la crise : plus de compétitivité et peu de dépenses
• Sur la forme, en revanche, un tel sommet, une telle dramatisation de la discussion syndicale serait complètement impensable en Allemagne.
Notre relation est faite de différences profondes et d’intérêts communs.
Michel Field : Pourquoi, dans cette crise, faire de la relation franco-allemande une telle priorité ?
Pour trois raisons :
1) D’abord parce que la crise montre que les Pays émergents sont des Pays continents. L’économie est de plus en plus dominée par des Pays à taille continentale : Chine, Inde, Brésil, Russie et bien sur États-Unis.
Pour faire continent, la France et l’Allemagne doivent s’entendre.
N’oublions pas que, quand la voix de Jacques Chirac a tant porté contre la guerre en Irak, il avait le soutien de Gerhard Schroeder.
La voix était française,
la puissance franco-allemande.
2) Ensuite, parce que la crise menace la qualité de la relation franco-allemande.
Les agences de notation qui font de l’Allemagne un bon élève, ne servent pas nécessairement le bon équilibre, les uns pouvant devenir arrogants et les autres agressifs.
Dans ce contexte, on a entendu des déclarations mal venues.
Les stratégies de tension sont inopportunes.
3) Enfin, parce que les projets franco-allemands sont rares.
Airbus n’a pas fait vraiment école. Dans le monde, nous sommes plus souvent concurrents que partenaires.
Michel Field : comment progresser dans la relation franco-allemande ?
Pour moi, il y a trois manières :
1 – Nous devons nous inspirer des bonnes pratiques allemandes : baisse des dépenses publiques, culture industrielle des syndicats, développement de l’alternance, de la décentralisation…
2 – Il nous faut aussi défendre certaines singularités françaises : démographie familiale forte, attractivité territoriale, créativité du secteur des services, performance agro-industrielle…
En revanche, il y a des singularités, telle que la bureaucratie sociale que l’on pourrait alléger !
3 – Relancer l’Europe par un projet commun. L’Europe des cercles, dont le cercle central est la zone euro. Dans ce cercle, une nouvelle gouvernance intergouvernementale est à inventer dans le sillage des propositions communes de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel.
Dans la crise, il y a une fierté à mesurer l’action européenne de la France.
Avec l’Allemagne, le conflit est interdit. La germanophobie, une faute.
Michel Field : Quelle palme de la clarté ce soir ?
Je décerne la palme de la clarté à Claude Allègre pour son livre «Sarko, ou le complexe de Zorro». Voilà un socialiste qui a l’œil perçant.
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Bonsoir Michel Field, bonsoir à vous, chacune, chacun,
Je voudrais vous parler ce soir du Leadership, c’est-à-dire de l’exercice moderne du Pouvoir.
Tony Blair, Gerhard Schroeder, Barack Obama, Angela Merkel,… ont exercé ou exercent « un vrai Leadership » dans la conduite des affaires de leur Pays.
Michel Field : qu’est ce que le Leadership ?
C’est l’aptitude que possède une personne pour conduire un groupe, une équipe, en politique, conduire un peuple, une nation.
Cette capacité est fondée sur 3 qualités personnelles :
1. La vision d’avenir. Pour conduire, diriger, il faut savoir ou on va.
2. Le caractère. Pour décider, pour tenir le cap il faut de la fermeté.
3. Le Relationnel. Pour entrainer, convaincre, il faut le goût des autres.
Michel Field : pourquoi a t on besoin de leadership aujourd’hui ?
Le Leadership est nécessaire pour INCARNER, MOBILISER et ASSUMER.
3 raisons que la société de communication accélère :
1. INCARNER – Pour être identifié, compris, un Pays a besoin d’être incarné. On se plaint assez que l’Europe n’ait pas de visage !
2. MOBILISER – Pour libérer les forces vives d’un Pays, pour entrainer, il faut un entraineur.
3. ASSUMER – Le chef assume. Il est responsable devant le peuple, devant l’histoire, face à l’avenir.
En France, le Leadership est institutionnel. Le Président de la République, élu au suffrage universel, est « l’homme en charge de l’essentiel ».
Cette personnalisation a de nombreux avantages, notamment face à l’impuissance politique. Elle a aussi des défauts, tel que l’exercice solitaire du pouvoir.
Michel Field : peut-on définir le leadership des candidats à la présidentielle ?
Oui, bien sur, par exemple :
• Nicolas Sarkozy, c’est le leadership « intégral ».
En première ligne, il impose mais il s’expose.
Il préside et gouverne à la fois.
Sa vision est celle du combat contre la crise.
Son caractère, fort, influence son relationnel.
• François Hollande, c’est l’inverse.
Son relationnel, fort, influence son caractère.
C’est le leadership » sceptique », un peu à contre-cœur.
Sa vision est très bariolée, rouge, rose, verte.
• François Bayrou, c’est le Leadership « solitaire ».
Il est convaincu que son jour viendra. Sa vision est le ni-ni, ni a gauche ni a droite.
Le caractère et le relationnel sont plus fermes que la vision.
• Marine Le Pen, c’est le Leadership » en héritage ».
La vision est sombre. Le caractère rigide. Le relationnel discriminant.
Ici, le chef c’est un culte, il n’incarne que ses fidèles.
Avec les difficultés financières importantes qui sont devant nous, il faudra à la France, un Président dont le Leadership sera, à la fois, décidé et humaniste.
Michel Field : à qui la palme de la clarté ce soir ?
Je la décerne à Erik Izraelewicz, un collègue ! Pour son édito dans Le Monde du week-end. Il a notamment écrit que la perte de la note triple A « était a la fois un non-événement financier et un véritable électrochoc politique ».
C’est clair, c’est un électrochoc pour tous !
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Le Panda, animal très chinois découvert par un Français, est le symbole de l’amitié sino-française. Le 8 août 2008 dans la grand salle du Palais du Peuple, après de longues discussions sur la crise, le Président français Nicolas Sarkozy a demandé au Président chinois HU Jintao un geste amitié, pour clore une période de tensions. La France de Pompidou avait obtenu ce geste, la France du XXI siècle souhaitait aussi accueillir un couple de Pandas. C’est entendu, deux Pandas ont quitté leur vallée du Sichuan, tout près de la ville de Chengdu. Ils sont les bienvenus en France.
jpr
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Le Président a raison d’appeler les élus locaux à l’effort. En effet, toute la Nation a besoin de s’engager dans la mobilisation nationale contre la crise et pour la maîtrise des dépenses.
Toutefois, le gouvernement doit bien garder à l’esprit qu’il a besoin de l’investissement des collectivités locales dans son action contre le chômage. Sur ce plan, la situation bancaire est très préoccupante et de nombreux projets restent dans les cartons en raison du manque de liquidité.
L’annonce, par le Président d’une non décision quant à la direction générale de la Caisse des dépôts et consignations est surprenante. Les communes votent leur budget au plus tard fin mars, le dossier CDC-Banque postale prend du retard, les 5 milliards annoncés par le gouvernement tardent, et les PME du bâtiment s’inquiètent… La CDC ne peut tourner au ralenti dans cette période cruciale ! L’emploi a besoin d’investissement.
jpr
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« La France a trop les volets clos »
Bonsoir Michel Field, bonsoir à vous, chacune, chacun,
Les Français ont trois préoccupations principales :
• L’emploi
• Le pouvoir d’achat
• La sécurité
I – Ils ne savent pas toujours que ces problèmes ont principalement des racines internationales. Ouvrons les fenêtres de la France et regardons le monde :
1) L’emploi, chez nous, est fortement affecté par l’industrialisation des Pays pauvres. La lutte contre le sous-développement s’est faite par le partage des emplois avec l’Inde, la Chine, le Brésil…Plus chez eux, moins chez nous. C’est une réalité mondiale.
2) Le pouvoir d’achat dépend notamment de la parité monétaire, du taux d’inflation, de la redistribution et évidemment de la croissance. L’international agit ainsi fortement sur le pouvoir d’achat.
3) La sécurité est souvent liée à la concentration démographique et donc aux flux migratoires. Le terrorisme international est toujours une menace. Là, encore c’est un fait mondial.
Michel Field : Regarde t-on assez à l’extérieur de nos frontières
II – Non la France a trop les volets clos.
1) On a peur de la Chine, mais on ne voit pas que les Allemands eux n’ont pas peur de la Chine. A Shanghai une voiture sur trois est allemande.
2) On croit que les pays émergents font leur réussite grâce aux bas salaires mais on ne voit pas qu’ils investissent comme nous pour l’intelligence : innovation, recherche et pôle de compétitivité.
3) On veut limiter le nombre d’étudiants étrangers mais on ne voit pas que les diplômés étrangers en France sont de formidables créateurs de richesse.
4) On croit qu’il suffit que la France décide, par exemple, l’interdiction des OGM ou la création de la taxe Tobin, mais on ne voit pas que le monde est souvent hostile à ces décisions.
Michel Field : Quels changements le monde nous impose t-il ?
III – Trois changements sont inéluctables :
1) Les déficits, c’est fini. Les Pays à croissance faible, c’est-à-dire les pays dits développés sont à l’avenir interdits de déficit. Pas de croissance, pas d’emprunt bon marché.
2) La compétition des emplois fait rage. Pour développer l’emploi, il ne faut pas qu’il soit trop couteux. Il faut donc progressivement décharger l’emploi des cotisations et donc repenser le financement de notre modèle social.
3) La finance ne peut continuer à faire la pluie et le beau temps dans nos sociétés. L’Italie qui emprunte à 7%, cela ne peut pas durer ! Les transactions financières sont les seuls actes commerciaux non taxés. La finance devra redevenir raisonnable, de gré ou de force.
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En résume, la crise, au sens asiatique du mot, c’est un mélange de dangers et d’opportunités. Elle est devant nous.
Protégeons nous des dangers, sachons profiter des opportunités.
Je souhaite que pour cette campagne présidentielle les candidats ouvrent les fenêtres de la France sur le monde. Dans la clarté.
Michel Field : Quelle palme de la clarté ce soir ?
Je la décerne ce soir, avec humour, à Philippe Douste-Blazy qui dit clairement dans Le Monde que puisqu’il n’a pas pu faire sa place à l’UMP, il va la faire au Modem.
A lundi.
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Bonsoir Michel Field, bonsoir à vous, chacune, chacun,
- Je participe ce soir à la première de « Parole de premiers ».
- Je salue cette initiative de LCI et je m’y engage avec mon éthique personnelle, fondée sur la sincérité de mes convictions et le respect de celle des autres.
- Dans la République, la « Présidentielle » est le temps fort de la démocratie. Il ne faut pas rater ce rendez-vous.
- Pour moi rater une élection, c’est passer à côté des enjeux du Pays. Bien sur, j’ai ma préférence, comme vous avez la vôtre. J’espère que nous nous rejoindrons : Mais ce n’est pas le sujet ici.
- Je m’engage ici pour tenter de faire émerger les choix qui comptent pour la France et les Français.
Rater une présidentielle, c’est voter pour des programmes flous, proposés par des candidats racoleurs.
- Mon expérience de l’État m’a appris que ce qui est clair avant l’élection devient possible après, même si c’est difficile :
• Nous avions promis avec Jacques Chirac d’engager la réforme des retraites.
• Lionel Jospin, mon partenaire dans cette émission, avait promis les 35 H.
• Nicolas Sarkozy avait promis l’autonomie des Universités.
Malgré les contestations, ces projets ont été réalisés parce que l’élection les avait légitimés.
- A la mi-janvier, le débat présidentiel est confus. Le flou domine
Il y a beaucoup trop d’ambigüités.
• Le Président sortant ne souhaite pas être candidat dès maintenant – aujourd’hui son combat, c’est la crise – je le comprends, mais ainsi sa parole est ambigüe : engagement d’un candidat ou réflexion d’un dirigeant ?
• Le candidat socialiste ne souhaite pas anticiper, au mieux il se réserve. Il applique une pensée de Kierkegaard :
« le meilleur moyen de se taire, c’est de parler ». Il multiplie les interventions mais reste secret sur ses choix.
Des idées sont lancées, mais les propositions ne sont pas précises.
C’est pourquoi, je reviendrai, sans polémique, sur les 5 questions qui me paraissent prioritaires :
1 – L’emploi en France ?
2 – Le financement de notre modèle social et environnemental ?
3 – L’éducation ?
4 – La dette?
5 – L’Europe et l’équilibre du monde ?
MF : Que faire pour recentrer le débat sur ces enjeux majeurs ?
Sur ces priorités, nous devons interpeler les candidats pour obtenir des réponses claires.
Par exemple :
- Demandons à Nicolas Sarkozy, de combien de points il faut augmenter la TVA pour augmenter les salaires nets de 10% ?
- Demandons à François Hollande de combien il faut augmenter notre facture d’électricité pour faire baisser la part du nucléaire à 50% de notre énergie ?
Dépenses sociales, indépendance énergétique… : voilà des débats stratégiques pour lesquels nous attendons :
Clarté de pensée et cohérence d’engagements
MF : Vous voulez aussi décerner une palme de la clarté
Oui, il faut encourager les bonnes pratiques.
Ma première palme de la clarté est décernée à Jean-Luc Mélenchon.
En refusant le front anti-Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, protège la clarté du premier tour par rapport aux alliances du second.
A mercredi.
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Nicolas Sarkozy était aujourd’hui particulièrement à l’aise, à Chasseneuil, avec les enseignants. Sa pensée sur ces sujets est singulièrement claire : excellence, justice et unité.
Plusieurs réflexions du Président sont convaincantes :
- un paradoxe caractérise notre système éducatif, il génère à la fois mécontentement et conservatisme. Une seule solution, inventons des idées nouvelles ;
- l’égalité ce n’est pas traiter de manière unique, dans un collège unique, des élèves différents. Il faut faire plus pour les plus fragiles. L’égalitarisme peut être injuste ;
- dans la classe on fait de l’enseignement, dans l’établissement on doit faire de l’éducation. Pour cela nous devons repenser le métier d’enseignant pour accompagner davantage ;
- dans la situation financière de notre Pays il faut choisir : soit payer davantage les profs actuels en repensant leur mission, soit recruter encore plus de profs. Les deux propositions ne sont pas compatibles. Pour nous, la priorité est la revalorisation du métier d’enseignant au bénéfice de la relation maître-élève…
Nous reviendrons sur ces sujets pendant la campagne.
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Nb1. Je suis personnellement très heureux que le Président ait visité, ce jour, le Centre national de documentation pédagogique -CNDP- établissement public qui a fait l’objet des délocalisations de l’Île-de-France en Région, politique que j’avais conduite avec détermination à Matignon. Le Futuroscope s’affirme ainsi comme un pôle éducatif national majeur. Aujourd’hui, on a pu en mesurer le succès. Merci à l’ensemble des personnels.
Nb2. Nicolas Sarkozy a annoncé aux syndicalistes de la Fonderie du Poitou Alu qu’il avait chargé Rene Ricol de traiter ce dossier en liaison direct avec lui.
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La fondation