- Euro, dette et croissance
J’ai choisi l’expression « l’euro est dans le coma » pour aider à la prise de conscience de la gravité de la crise. Nombreux sont aujourd’hui les experts qui ont une vision sombre de l’avenir. Le patron d’une grande banque française me disait tout récemment « l’euro vit sans doute ses dernières heures ». L’homme est sérieux même si, comme tout les banquiers, il gagne en silence et perd bruyamment.
En réalité, nous conjuguons simultanément trois crises qui rendent « la sortie de crise » difficile et longue. Mais possible.
La crise initiale est celle de la croissance. C’est elle qui, de mon point de vue, a créé la nervosité. Pour la première fois, depuis longtemps, »l’Occident » est, partout, en panne de croissance. Sa contribution à la croissance mondiale est pratiquement nulle. Le « demain on rase gratis » n’est plus possible. Les déficits budgétaires ne peuvent plus être légitimés par la croissance. L’Amérique n’est pas innocente de cette crise, ni des manoeuvres collatérales.
Sans croissance la dette est évidemment menaçante. Le déficit est le présent de la dette. Les difficultés qu’ont les pays européens à revenir rapidement à l’équilibre budgétaire inquiètent. Le temps semble bien long à ceux qui financent la dette. Plus ces derniers seront inquiets, plus notre dette sera coûteuse à financer. Nos prêteurs intègrent notre gouvernance. Toute générosité, au-dessus de nos moyens, sera payée par la hausse des taux d’intérêt, malgré nous.
Dans un tel contexte, autrefois, l’ajustement se faisait par la dévaluation et l’inflation. La banque centrale européenne a été construite pour ne pas tomber dans ce panneau. Les Allemands, traumatisés par l’expérience de l’hyperinflation de l’entre-deux-guerres, ont veillé à l’indépendance de la banque vis-à-vis de ces « médecines douces ». Le problème est qu’aujourd’hui, dans la compétition des continents qui caractérise la globalisation, chaque continent, l’américain comme le chinois, utilise l’arme monétaire. Les Européens se l’interdisent, au point de mettre en danger leur monnaie.
- La bonne stratégie de « Toulon II »
A Toulon, le Président de La République me semble avoir défini la bonne stratégie. D’abord lucidité et vérité. Les Français comprennent très bien la gravité de la crise. Face à la crise de l’euro il n’y a pas d’issue sans l’Allemagne, sans un accord franco-allemand élargi. Malgré les bonnes raisons des désaccords, le Président maintient l’accord. La condition est nécessaire. Le rôle de la banque centrale doit évoluer, mais il ne peut évoluer que parallèlement aux progrès de l’union budgétaire. Il faut donc créer une dynamique intergouvernementale pour faire évoluer nos traités. La gouvernance de la zone euro doit en sortir renforcée. Face à la crise de la dette, la meilleure réponse européenne est bien « la règle d’or ».
Quant à la croissance, j’approuve les choix du Président : investissements d’avenir, partenariat avec les émergents, stratégie de l’emploi (priorité aux PME), reconquête industrielle…
La stratégie est difficile, la critique est facile, mais c’est la stratégie qui peut nous faire gagner.
- La mauvaise stratégie de « Tonton II »
François Hollande choisit une stratégie symétrique à Nicolas Sarkozy. Face à la crise de l’euro, à la solidarité franco-allemande, le candidat socialiste mais aussi Martine Aubry et de nombreux « responsables » de gauche, semblent préférer une stratégie de tensions. Face à la crise de la dette, les socialistes préfèrent la dépense (recrutement de fonctionnaires… ) à la règle d’or et à sa discipline. Dans la crise de la croissance, les socialistes s’opposent à l’impératif de compétitivité par l’augmentation du coût de l’énergie. En matière européenne, « Tonton I » était plus clairvoyant.
L’avantage de cette situation est que les Français seront placés, en avril prochain, face à une vraie alternative, avec deux options radicalement différentes, ce qui devrait réduire les tentations extrémistes au nom du « tous les mêmes ».
Je forme le vœu que, le week-end prochain, les Etats membres de l’Union européenne adopteront les orientations proposées ce lundi par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
jpr
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La taxation sur les transactions financières a été votée dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg… par les 800 étudiants du Master en management Grande Ecole ESCP Europe. J’ai eu le bonheur, aujourd’hui, de présider la séance plénière à Strasbourg du séminaire Start@Europe 2011 organisé conjointement par l’ESCP Europe et l’ENA. Des conférences, des débats, des simulations permettent aux étudiants d’appréhender les procédures et les enjeux de l’Union européenne. A cette occasion, les ESCP ont pu s’exprimer sur le budget européen, notamment sur ses ressources propres. A l’invitation d’Alain Lamassoure, ils ont débattu et voté la mise en oeuvre de l’engagement Merkel-Sarkozy relatif à la taxation des transactions financières. Les débats étaient de grande qualité. Evidemment, il ne s’agit que d’une plénière pédagogique, mais ô combien utile pour que les futurs dirigeants maîtrisent la complexité mais aussi l’utilité de l’Union Européenne .
jpr
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La séquence avec Angela Merkel est de la belle politique.
D’abord le couple Franco-Allemand assume son devoir de propositions. C’est une des conditions de la dynamique européenne. L’impôt commun à la France et à l’Allemagne scelle un peu plus notre destin commun. La France est dans son rôle, le Président à sa place.
Ensuite, la perspective fédérale de l’Europe reprend consistance avec le projet d’un gouvernement durable de la zone Euro. Il était temps. L’accord a encore plus d’importance que la personnalité proposée. Voilà plus de 2 ans, maintenant, que Nicolas Sarkozy plaide pour un gouvernement économique de l’Europe. N’oublions pas sa tentative sur l’Eurogroupe.
Le partage de la « Règle d’or » au sein de la zone euro la rend maintenant incontournable. Cette idée était déjà dans l’esprit de nos grands traités européens, défendus en France alternativement par la droite et par la gauche.
Enfin, les gouvernements, en prise aux violentes attaques des spéculateurs, envisagent de se doter des moyens de la riposte avec une taxe européenne sur les transactions financières. La cohérence a besoin des moyens de la cohérence.
Dans les réactions, Jean-Louis Borloo a été plus élégant que Martine Aubry. Il faut dire qu’il y a du Giscard dans ce Sarko là.
Madame Aubry a perdu une occasion de montrer son sens de l’Etat, et d’afficher la qualité des « Grands », le fair play. Le consensus national ne peut être une stratégie, dans une démocratie ; cependant, dans certaines circonstances, ce peut-être la marque de la Grandeur.
jpr
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Tel est le thème de l’université d’été du Medef à laquelle j’ai participé aujourd’hui sur le campus d’HEC.
La formule est plutôt créative, les débats ouverts et le public de qualité.
Laurence Parisot a raison de vouloir ouvrir les fenêtres du patronat français sur le monde extérieur. A cette occasion j’ai avancé une proposition dont nous avons debattu vendredi au Futuroscope avec Jean Francois Copé : la création d’un FSI de l’exportation !
Nicolas Sarkozy a créé le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) à la Caisse des dépôts pour disposer d’un « fonds souverain » capable de soutenir des investissements stratégiques sur notre territoire. Un « FSI de l’international » pourrait soutenir des projets français à l’export de manière tout aussi stratégique. Malgré les efforts d’Anne-Marie Idrac et ceux d’Ubifrance la France consacre beaucoup moins de moyens que ses voisins au commerce extérieur. C’est pourtant là que sont pour nous aussi les richesses d’avenir. Nous protégerons mieux nos emplois si nous exportons plus nos produits. Chère Laurence l’étrangeté doit devenir familière.
jpr
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Merci aux jeunes Françaises et aux jeunes Français qui, par leurs performances mais aussi leur attitude, ont donné, à Barcelone, une belle image de notre Pays.
Merci d’avoir chanté la Marseillaise avec autant de cœur. J’espère qu’une haute autorité de la République ira leur dire merci lors des finales de Barcelone.
jpr
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J’ai interrogé cet après-midi le Premier ministre, François Fillon, sur l’état de la relation franco-allemande lors de la séance de questions d’actualité au Gouvernement.
Les sujets ne sont pas mineurs : solidarité européenne en faveur des pays les plus fragiles, gouvernance de la zone euro et pilotage de l’économie des 27 pays membres de l’union, politiques budgétaires nationales et respect des traités… Nous ne pouvons pas regarder l’avenir sereinement sans travailler quotidiennement au renforcement de la coopération franco-allemande.
Le 14 juin dernier, la Chancelière allemande et le Président français on fait, chacun, un pas vers l’autre. La position commune franco-allemande est très importante. Il faut maintenant mettre en œuvre rapidement les deux points majeurs de ce consensus :
- la nouvelle réglementation bancaire, élément essentiel de la nouvelle régulation à l’initiative du G20 ;
- le gouvernement économique des 27 pays européens, rassemblés dans l’Union.
L’action du Président et du Gouvernement français me semble, sur ce sujet, aller dans la bonne direction.
jpr
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Pendant 48h à Genève, je visite, l’une après l’autre, les organisations multilatérales : ONU, OIT, CDH, UNITAR, Groupe des Ambassadeurs francophones, Association des Fonctionnaires internationaux… Je développe sans relâche ma feuille de route : l’intransigeance francophone, la demande de français dans le monde, la pertinence politique de l’espace francophone… Mes interlocuteurs sont attentifs, Russe, Chilien ou Coréenne, ils me disent qu’ils ont besoin de moyens pour la traduction, et que les organisations sont déjà très bureaucratiques… Je reponds à leurs arguments en demandant si un traducteur onusien ne pourrait pas traduire plus de 5 pages par jour ? Je rappelle aussi les textes fondateurs en rappelant que c’est à l’administration de s’adapter à son Assemblée générale, et non l’inverse !
Evidemment, la diversité, comme la liberté, n’est pas gratuite. Ma tâche serait plus facile si, de temps à autre, au FMI, à l’OMC ou à la BCE, Messieurs Strauss-Kahn, Lamy et Trichet prononçaient un discours en français ! Un éminent Ambassadeur francophone m’a demandé pourquoi la France demandait à ses amis francophones de soutenir la candidature de l’un des siens à un poste de directeur général, si elle n’est pas capable d’exiger que celui-ci s’exprime aussi en Français, la langue qui l’a fait élire ?
Il est, en effet, difficile de demander à un Russe (DG de l’ONU) de faire ce que ne font pas certains francophones. Nombreux sont les fonctionnaires intermédiaires francophones qui sont démotivés par « l’indifférence francophone » de certains de leurs chefs.
Au total je sens monter une forte mobilisation des acteurs de la Francophonie pour résister aux dérives du monolinguisme. Au sein de l’administration française le discours qu’a prononcé Nicolas Sarkozy en recevant le Président Abdou Diouf et l’OIF à l’Elysée pour la journée internationale de la francophonie, le 20 mars dernier, commence à porter ses fruits.
Je poursuis ma route par une rencontre avec mon ami le Président Couchepin, ancien Président de la Confédération Helvétique, puis avec Mme Calmy Rey, en charge des Affaires étrangères pour préparer le prochain sommet de la Francophonie, cet automne, à Montreux.
jpr
NB : un Président heureux. Echanges rapides à Genève avec Nicolas Sarkozy très heureux du choix de la France pour l’Euro 2016. Vivent les bonnes nouvelles !
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J’ai reçu hier au Sénat, Mme Catherine Ashton, Haut Représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
A cette occasion, je lui ai fait part de ma vive inquiétude quant au recul du français dans les instances européennes, en général, mais en particulier dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité.
Dans la perspective de la création prochaine du « service européen d’action extérieure », l’une des innovations les plus attendues du traité de Lisbonne qui, une fois finalisé, devrait comprendre 5 000 fonctionnaires, taille comparable au service diplomatique d’un grand pays européen j’ai exprimé « l’exigence francophone » : il faut que le français soit bien une langue de travail du futur service et que sa maîtrise soit une condition de recrutement des agents.
Mme Ashton s’est engagée à agir avec détermination dans cette direction. Elle a d’ailleurs tenu à ce que l’entretien se déroule exclusivement en français.
jpr
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Voici le texte de la tibune publiée ce matin dans Le Figaro, avec une trentaine de collègues sénateurs, appelant à un « Varenne » de l’agriculture.
jpr
La rue de Grenelle a donné son nom aux grands accords sociaux. Plus récemment le mot « Grenelle » est devenu la marque des démarches environnementales. Au moment où tout le monde réclame son « Grenelle », nous pensons utile d’organiser une grande conférence agricole, rue de Varenne, siège du Ministère de l’Agriculture et aussi…de Matignon.
L’agriculture est concernée par le développement durable mais la vocation du « grenelle » n’est pas de gouverner, à lui seul, l’ensemble de la société. Le temps est venu de rendre l’agriculture aux agriculteurs.
Un « Varenne » à côté du Grenelle !
Pourquoi une conférence agricole ?
Dans quelques jours, le Salon de l’Agriculture fêtera notre agriculture, nos agriculteurs. Et pourtant … L’agriculture française va mal.
La crise que rencontre le secteur touche l’ensemble des filières de production, y compris la pêche et l’ostréiculture; la plus grave de ces trente dernières années.
L’agriculture est en crise, les agriculteurs en désarroi.
Rappelons tout d’abord la vocation première de l’agriculture : répondre aux besoins alimentaires de la population mondiale. La France ici est au rendez-vous. L’agriculture est l’un des piliers de l’économie française. Sa balance commerciale est excédentaire.
Par ailleurs nous voyons se profiler un accroissement de l’humanité qui selon les prévisions pourrait dépasser les 10 milliards de « bouches à nourrir » à horizon 2050.
Enfin, les enjeux écologiques imposent des changements de comportements et de pratiques des exploitants agricoles qui ont, eux même, défini les contours d’une agriculture raisonnable.
L’agriculture doit ainsi faire face à deux défis majeurs du XXIème siècle : Alimenter l’Humanité et protéger la Terre.
Pour cela nous avons besoin d’une agriculture forte et d’agriculteurs non plus inquiets mais convaincus du rôle essentiel, vital qui est le leur.
Aujourd’hui, nos paysans, nos éleveurs et leur famille ne peuvent plus vivre décemment de leur travail.
La baisse de leurs revenus est à la fois forte et générale. Quelque soit la filière, le désarroi est profond.
Comment agir pour notre agriculture et les agriculteurs ?
Nous participerons activement au prochain débat sénatorial sur le projet de loi de modernisation de l’agriculture. Nous y défendrons nos convictions = prix, revenus, marges commerciales, territoires, normes…
Nous faisons confiance au Ministre de l’Alimentation, de l’agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire pour qu’il agisse à Bruxelles et à l’OMC afin d’obtenir des alliés pour notre politique de soutien des prix.
Déjà, avec compétence et énergie, il a obtenu des succès de négociations dans la ligne stratégique de Nicolas Sarkozy : « les agriculteurs veulent des prix, plus que des subventions ». Ce combat international est nécessaire mais nous savons qu’il ne dépend pas que de nous.
En revanche, le combat des charges est très français.
La chasse aux charges
Les charges sont lourdes et multiples : charges sociales, fiscales, bancaires et aussi administratives. Le Grenelle de l’environnement n’est pas innocent des charges.
Nous pensons qu’il serait nécessaire de réunir dans les prochaines semaines une conférence agricole nationale rassemblant les représentants de la profession et les différents services de l’Etat concernés. Il s’agit de faire un inventaire, total et global des charges, de toutes natures, qui pèsent sur les comptes des fermes. L’objectif est d’en supprimer certaines, d’en alléger d’autres et de définir un moratoire, en période de crise, pour un certain nombre de nouvelles procédures particulièrement lourdes et pesantes.
Nous pourrions aussi envisager l’évolution de certains dispositifs comme par exemple la Dotation pour aléas (DPA) en élargissant les aléas climatiques et sanitaires aux aléas économiques et familiaux.
Nous nous réjouissons de l’annonce faite au Sénat par le Ministre de l’Agriculture, le 18 février, selon laquelle il souhaite qu’il n’y ait plus de nouvelles normes sans études d’impact approfondies, d’une part et sans application simultanée en Europe d’autre part.
Ce type de proposition et quelques autres pourraient trouver leur place dans les discussions du « Varenne des charges agricoles ». En agissant ainsi nous assumons nos responsabilités d’élus enracinés qui mesurent à la fois l’importance de l’agriculture et l’inquiétude des agriculteurs.
Gérard BAILLY – Jura
Michel BECOT – Deux Sèvres
René BEAUMONT – Saône et Loire
Pierre BERNARD-REYMOND – Hautes-Alpes
Joël BILLARD -Eure et Loir
Jacques BLANC – Lozère
Paul BLANC – Pyrénées-Orientales
Pierre BORDIER – Yonne
François-Noël BUFFET – Rhône
Christian CAMBON – Val de Marne
Auguste CAZALET – Pyrénées-Atlantiques
Alain CHATILLON – Haute-Garonne
Jean-Claude CARLE – Haute-Savoie
Philippe DALLIER – Seine Saint Denis
Béatrice DESCAMPS – Nord
Philippe DOMINATI – Paris
Alain FOUCHE – Vienne
René GARREC – Calvados
Sylvie GOY-CHAVENT – Ain
Michel GUERRY – Français établis hors de France
Françoise HENNERON – Pas de Calais
Michel HOUEL – Seine et Marne
Alain HOUPERT – Côte d’Or
Jean-Marc JUILHARD – Puy de Dôme
Marc LAMENIE – Ardennes
Antoine LEFEVRE – Aisne
Jean-René LECERF – Nord
Philippe PAUL – Finistère
Jean-Pierre RAFFARIN – Vienne
Charles REVET – Seine-Maritime
Bernard SAUGEY – Isère
Jean-Pierre VIAL – Savoie
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Je me rends à Bruxelles ce Jeudi 14 janvier pour mobiliser les nouveaux dirigeants de L’Union sur « l’exigence francophone ».
Fait exceptionnel, je rencontrerai les trois dirigeants de L’Europe, M.Van Rompuy pour le Conseil, M.Barroso pour la Commission et M. Buzek pour le Parlement, au cours de la même journee.
En qualité de « représentant personnel du président de la République », j’irai défendre l’usage du français dans les institutions européennes. Le français ne recule que lorsque l’offre de français est insuffisante. Quand, dans une ville du monde, on ouvre une école française, les capacités d’accueil sont immédiatement saturées. Quand dans une institution on fragilise le français, ce sont les valeurs du pluralisme et de l’humanisme qui sont étouffées.
Pour le combat du français et de la francophonie, j’ai l’âme résistante, l’âme québécoise !
Une part du destin de l’Europe se joue en français, la diversité linguistique est constituante de notre histoire, elle est aussi composante de notre message.
Par cette démarche je prolonge l’admirable action linguistique et politique d’Abdou Diouf a la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). A la demande du Président français, j’engage ainsi un tour des organisations internationales pour y défendre le français, après l’Europe je me rendrai debut février a l’ONU a New-York.
jpr
Lire le compte-rendu du déplacement par l’AFP
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J’ai choisi quelques événements, initiatives ou situations marquants de l’année 2009 pour exprimer ma notation personnelle de l’action de l’exécutif.
Mes avis sont nuancés, mon approbation globale.
- 19/20. Réactivité à la crise financière : en prenant la tête pour une vraie gouvernance mondiale avec 3 G20 en moins de 12 mois, la France a participé en première ligne à l’évitement de la crise systémique. Le mérite du Président français est ici indiscutable.
- 18/20. Influence de la France en Europe : en s’impliquant personnellement dans les élections au Parlement européen, après son succès avec le traité de Lisbonne, le Président a donné à l’exécutif français les moyens de son influence. La France s’est ainsi vu confiée des responsabilités européennes majeures (M. Barnier, J.Daul, A.Lamassoure).
- 17/20. Tva dans la restauration. Tenir une promesse n’est jamais une faute, même si c’est parfois une erreur. La restauration reste la meilleure façon de transformer un flux touristique en emplois. Les régions touristiques le mesurent tous les jours. N’oublions pas que l’avantage fiscal accordé aux restaurateurs a été réduit de 66% par la suppression d’allégements de charges accordés précédemment.
-16/20. Industrie des Transports. Ce secteur est maintenant un atout pour nos exportations. Le Grenelle a modernisé nos stratégies. La réforme des ports illustre cette modernisation. Les négociations sociales à la Sncf et, avec les transporteurs routiers, montrent que le secteur évolue dans le bon sens, malgré quelques soubresauts.
-15/20. Croissance et relance. Avec le plan de relance et le grand emprunt (dont certains projets devront être précisés) le gouvernement a donné au Pays les moyens de mieux résister à la crise et de faire le choix des investissements d’avenir. Même si la question de l’emploi reste préoccupante, l’analyse comparée des économies européennes est favorable a la France.
-14/20. Copenhague. La France s’est montrée très active pour développer la nécessaire conscience mondiale face aux périls climatiques. Le réseau défaillant est sans doute celui de l’Eurafrique. Nous devrons tirer, pour l’avenir, les leçons des insuffisances de Copenhague.
-13/20. Relations avec la Chine. Les Présidents Hu Jintao et Sarkozy ont rétabli à Londres et à Pittsburgh des relations positives, après les turpitudes de 2008. L’année 2010 sera bien necessaire pour stabiliser la confiance réciproque. Nous y travaillons.
-11/20. Sécurité routière. Ce dossier doit revenir sous l’autorité directe du Premier Ministre. Les résultats sont, en effet, directement liés à la mobilisation nationale elle même liée à l’action interministérielle. La France a montré qu’elle pouvait mieux faire.
- 10/20. Le débat sur l’identité nationale. Laissons de côté les critiques injurieuses, elles affaiblissent leurs auteurs. En revanche, certaines observations sont légitimes, telles que celles relatives à l’agenda : le débat a souffert de son calendrier. Comme nous l’avions fait avec la commission Stasi sur la laïcité, une commission Gallo aurait sans doute évite une réduction du débat à la seule question de l’Islam.
- 9/20. La décentralisation. Le débat sur la taxe professionnelle était vraiment mal parti, le Sénat a changé significativement le texte. L’heure de vérité viendra avec le projet de conseiller territorial et la loi sur les compétences locales. La mobilisation des Girondins reste nécessaire.
- 8/20. L’union pour la Méditerranée. L’espoir était grand sur la rive sud. La crise a ramené son lot de protectionnisme et d’égoïsme et l’UPM prend du retard. La mise en oeuvre des grands projets ne doit plus tarder pour la crédibilité de cette grande idée.
- 7/20. Dette publique. La France empruntera un montant record en 2010 : 188 milliards €. Pour faire face à nos déficits l’acte 3 de la réforme des retraites prévu en 2010 devra être très ambitieux. Le Président me semble, pour cela, déterminé.
Des dossiers encore incertains ne peuvent pas, à cette date, faire l’objet d’une notation. Des initiatives sur ces sujets sont encore attendues. Parmi ces dossiers, en vrac, la grippe H1N1, la crise du lait, la reforme du lycée, les campus universitaires, le nouveau rôle du Parlement, le retour au commandement de l’Otan… Au total on peut placer, je crois, notre Président sur le podium du leadership mondial aux côtés d’Angela Merkel et de Barack Obama, dont la réforme de la santé a, sans doute, sauvé l’année.
jpr
NB : à titre comparatif deux appréciations relatives au PS.
- 12/20. Le choix des primaires. Dans la situation de confusion dans laquelle se trouve le leadership du parti socialiste, l’organisation de primaires est la meilleure solution pour qu’émerge un candidat légitime à l’élection présidentielle. Ce que ni les cadres ni les militants n’ont su faire, les socialistes peuvent espérer que les sympathisants le feront. Avec cette procédure le PS va occuper le terrain et légitimer son candidat (ou sa candidate). A ce jeu François Hollande me semble être bien placé.
- 6/20. La gestion socialiste locale. Parce qu’ils n’ont pas souhaité maîtriser la dépense publique locale, les chefs d’exécutifs territoriaux issus du PS ont fait preuve d’une coupable gourmandise pour les impôts et/ou les emprunts. Où sont les grands projets économiques des régions ? Où sont les Futuroscopes de demain ? La gestion socialiste locale ne sert pas la decentralisation.
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- Quel rôle joue le forum organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprises ?
J’ai pris la succession de Raymond Barre, comme invité français des journées annuelles de l’entreprise de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE). Depuis j’y suis fidèle. On rencontre dans ce forum les forces vives du Maghreb. Le ton est libre, la volonté de partenariat est manifeste. Les entrepreneurs tunisiens militent sans relâche pour le développement des échanges intra-maghrebins. L’entreprise tunisienne est l’avant garde du marché commun de la rive sud de la Méditerranée.
- Quel rôle peut jouer la Tunisie dans la Francophonie ?
Je suis depuis mon plus jeune âge attiré par les couleurs de la Tunisie, j’aime l’hospitalité de ce peuple. Depuis que Nicolas Sarkozy m’a nommé comme son « représentant personnel pour la Francophonie », j’ai des raisons supplémentaires de m’intéresser à la Tunisie et aux Tunisiens. Je pense que les entreprises tunisiennes qui ont particulièrement bien résisté à la crise pourraient constituer le noyau central de la nouvelle francophonie des affaires. Du Canada au Vietnam les entreprises francophones peuvent élargir leurs marchés en renforçant leurs liens géo-culturels.
- Quelles conclusions pour ce forum 2009 ?
Ma conclusion est la même que celle qu’a tirée mon ami le Premier ministre tunisien, M.Ghannouchi : le développement des échanges dans l’espace euromediterranéen pourrait apporter à la rive sud 1 a 2 points de croissance supplémentaire. Cette réflexion économique se prolonge d’une réflexion politique : les débats sur les identités nationales ne doivent pas exclure les réflexions sur les identités continentales. La crise a favorisé l’émergence des continents. La planète au XXIème siècle ne peut se réduire à un dialogue américano-asiatique. Nous avons la mission de renforcer, de promouvoir notre identité eurafricaine.
La Tunisie est aussi un lieu où se pense l’avenir. Et si Carthage n’avait pas été détruite ?
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A l’issue de ma conférence prononcée a Sousse dans le cadre des journées de l’entreprise, un jeune tunisien est venu me dire : »c’est facile de se faire applaudir en Tunisie en parlant de l’Eurafrique, auriez-vous le courage de dire la même chose en France ? ». Réponse : oui mon ami !
C’est pour moi une conviction profonde : le destin de l’Europe est lié à celui de l’Afrique. Dans le face à face entre les continents américain et asiatique l’équilibre viendra de l’Eurafrique. C’est une vision geo-ecopolitique, c’est aussi une réponse culturelle. En effet l’humanisme du XXI siècle pourrait naître sur les rives de la Méditerranée, là où notre diversité peut retrouver l’unité. Là où les religions du Livre nous enseignaient le sens du destin. Nos vieilles civilisations ont progressivement appris à se respecter, à partager. A Kairouan, dans la plus vieille mosquée d’Afrique, l’émotion transgresse les religions.
J’ai déjà dit en France que le débat sur les identités ne pouvait se réduire à l’identité nationale. Pour moi l’identité nationale se structure à la fois par un ancrage local et par un horizon continental. Notre horizon me semble être l’Eurafrique dont le coeur bat aux rythmes de la Méditerranée.
jpr
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Nos amis anglais n’ont pas à être inquiets pour l’avenir de leur place financière. Michel Barnier est connu pour son éthique européenne. Les intérêts de l’Europe ont toujours étés sa préoccupation dans ses différentes fonctions à Bruxelles. Or aujourd’hui il est clair que le centre financier londonien dispose de la taille mondiale, ce en quoi il est indispensable à l’économie européene. L’accord adopté hier à Bruxelles entre les ministres des finances de l’union pour la supervision paneuropéenne de la banque, de l’assurance et des marchés montre bien la volonte commune de tenir nos engagements pris au G20. Le capitalisme doit évoluer pour corriger les dérives révélées par la crise financiere. L’Europe unie peut peser de tout son poids dans cette nouvelle donne de l’economie mondiale. L’attractivité économique et financière de l’Europe doit être sans cesse renforcée.
La City, où de nombreuses entreprises européennes, et notamment francaises, sont présentes a évidemment un rôle majeur à jouer dans cette stratégie de l’attractivité.
jpr
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La fondation